Livre
Badjens
AuteurDelphine Minoui  (Auteur)
Editeur Seuil , 2024
CollectionCadre rouge
Collation160 p
Format20 cm
ISBN9782021541724
Prix18,00 eur
Langue Edition français
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Réservation
couverture de : Badjens
SiteNuméroCoteSectionEtat
Barbentane 010016324 R MIN Adulte Sorti
Résumé : ? Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. ? Chiraz, automne 2022. Au c'ur de la révolte ? Femme, Vie, Liberté ?, une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l'adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d'un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s'affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ' De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d'apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l'image de cette nouvelle génération en pleine ébullition. D'origine iranienne, lauréate du prix Albert-Londres et grand reporter au Figaro, Delphine Minoui couvre depuis vingt-cinq ans l'actualité du Proche et Moyen-Orient. Publiés au Seuil, ses récits empreints de poésie, Je vous écris de Téhéran et Les Passeurs de livres de Daraya (Grand Prix des lectrices ELLE), ont connu un immense succès et ont été traduits dans une dizaine de langues
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Nous sommes là dans le reportage journalistique sur l'évolution ou bien plutôt l'involution du régime des mollahs en Iran, à Chiraz et Téhéran essentiellement. La référence est actuelle avec la révolte des jeunes filles confrontées aux diktats drastiques pris par le régime théocratique autoritaire de Ali Khamenei depuis 1989 et ses gardiens de la Révolution. Les iraniens ont connu une petite fenêtre ouverte sur plus de liberté avec Khatami en 1997, mais avec les élections suivantes de 2005 et les conservateurs au pouvoir, l'étau s'est à nouveau resserré sensiblement. La jeunesse s'est alors peu à peu dressée contre cette autorité grandissante et a osé revendiquer plus de liberté aussi bien sociales, politiques, cultuelles et culturelles face aux changements dans le monde. La femme avec son statut ancestral juridique et social totalement inférieur a commencé à unir ses semblables en pétitions et mouvements hors du contrôle de l’État pour plus de libertés : instruction, travail, laïcité et autres revendications de tous ordres : vie familiale, mariage, vêtements occidentaux etc. La jeune protagoniste Zahra Etemadi , surnommée Badjens, c'est-à-dire mauvais genre, nous fait vivre cette évolution périlleuse de ses 11 à 16 ans, soumise à la préférence absolue de son frère Medhi par le père acquis à la cause des institutions. Seule Mâmân, plus ouverte, saura la protéger dans la prise de risque. Consciente de tant d'injustices, Zahra se prendra au jeu de la rébellion jusqu'à dévoiler sa chevelure pour brûler son "maghnaé" en place publique :"Je ne pense qu'à ça. À déclencher l'étincelle "p.150. Et ce sont ces images qui passeront les frontières pour alimenter nos médias. Ce récit nous fait pénétrer dans son intimité : son adolescence, l'école avec l'inflexible Mme Jamchidi, ses premiers émois amoureux, ses amitiés Leyla etc., ses humeurs et surtout son obstination à s'ériger en égérie de cette lutte féministe. "Pour ne pas mourir, il faut assassiner le silence", p. 141 Si l'expression semble plus "légère" ou moins intellectuelle que celle de Azar Nafissi dans "Lire Lolita à Téhéran", la cause reste identique et profonde. Et ce n'est que le début d'une épopée encore à concrétiser. "Ils voulaient assassiner nos rêves. Nous sommes devenues leur pire cauchemar."
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