Livre
Alors c'est bien
AuteurMélois, Clémentine  (Auteur)
Editeur Gallimard , 2024
CollectionL'Arbalète / Gallimard
Collation208 p.
Format19 cm
ISBN9782073075031
Prix19,50 eur
Langue Edition français
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couverture de : Alors c'est bien
SiteNuméroCoteSectionEtat
Barbentane 010016349 R MEL Adulte Disponible
Résumé : "Il faut que je raconte cette histoire tant qu'il me reste de la peinture bleue sur les mains. Elle finira par disparaître, et j'ai peur que les souvenirs s'en aillent avec elle, comme un rêve qui s'échappe au réveil et qu'on ne peut retenir. Avec ce bleu, j'ai peint le cercueil de Papa." Bernard Mélois est sculpteur. Il a consacré son existence à souder des figures spectaculaires dans le capharnaüm de son atelier, en chantant sous une pluie d'étincelles. Alors qu'il vit ses derniers jours, ses filles reviennent dans leur maison d'enfance. En compagnie de leur mère, des amis, des voisins, elles vont faire de sa mort une fête, et de son enterrement une oeuvre d'art. Périple en Bretagne pour faire émailler la croix, customisation du cercueil, préparatifs d'une cérémonie digne d'un concert au Stade de France : l'autrice raconte cette période irréelle et l'histoire de ce père hors du commun dont la voix éclaire le récit. D'une fantaisie irrésistible, Alors c'est bien offre un regard sensible et inattendu sur la perte et la filiation. C'est aussi l'hommage de l'artiste Clémentine Mélois à son père, ce bricoleur de génie qui lui a transmis son humour inquiet, son amour des mots et son vital élan de création.
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Curieux livre à la fois autobiographique, journal d'une mort annoncée, hommage, essai, de Clémentine Mélois qui s'empresse de raconter le décès de son père par le menu depuis la maladie déclarée jusqu'aux obsèques et surtout à leur préparation avec sa sœur Barbara et leur mère. Une couleur est choisie dès les premières lignes, pour peindre le cercueil. Mais parmi les 50 nuances de bleu, l'une d'elle dominera, précise, unique le bleu RAL 5002 ! Nous sommes loin de la trilogie fétiche de E.L. James de 2012, dans le fond erotico-masochiste et dans la forme. Ici l'amour filial, les souvenirs associés à l'enfance, l'admiration sans bornes pour un père extravagant, créatif et à l'imagination sans limites triomphent, offrant l'image toute simple et naturelle d'une famille heureuse. La question qui se pose dès le début est alors : peut-on rire de tout et faire du tragique une fête ? Et là, réside toute la saveur d'un récit presque feel good provoqué par les personnages. Bernard sculpteur fantaisiste et passionné, bricoleur, quasiment atteint du syndrome de Diogène dans la récupération d'objets , insolite et inventif dans sa production d’œuvres émaillées. Un créateur singulier et naïf d'une certaine façon, un peu de la veine d'un Hervé di Rosa ou de Combas dans la peinture et leur Mouvement de la Figuration libre. Une épouse Michèle, complètement impliquée et ses filles converties et inspirées par cette atmosphère chromatiquement joyeuse et ludique qui prend plaisir dans la simplicité. Clémentine en est l'héritière directe et son appartenance au Mouvement L'Oulipo, créé par Queneau dans les années 60, en fait la démonstration à chaque étape d'un éloignement douloureux et définitif, par sa joie de vivre et son humour. Le lecteur apprend les couleurs, les techniques, revisite les grands peintres classiques et les surréalistes, modèle lui aussi, touche à la poésie, à la maladie, à l'organisation qu'elle requiert jusqu'à la mort du -pharaon- et la conception d'une bière digne de la douce folie de son futur occupant. Le tout sur un air ininterrompu de Petite fleur ! "- Ah quelle vacherie, quand même ! J'aurais préféré vivre en bonne santé plutôt que de mourir en me sachant malade!" Cette exclamation de Bernard digne d'un Jacques de La Palice, donne le ton d'un texte jouissif et sensible, et qui met à égalité la mort et la vie lorsque celle-ci a été heureuse.
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