Un autre m'attend ailleurs
Auteurs   Bigot, Christophe (Auteur)
Edition  Éditions de La Martinière : Paris , DL 2024
Collation   1 vol. (303 p.)
Format   21 cm
Prix   20 EUR
Langue d'édition   français
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Barbentane 010016300 R BIGAdulte / Sorti - Retour prévu le 12/03/2025
Résumé : Au tournant des années 1980, Marguerite Yourcenar est la première femme à entrer à l'Académie française. Quelques mois plus tôt, elle rencontre Jerry Wilson, un photographe américain homosexuel de quarante-six ans son cadet, passionné comme elle d'ornithologie et de musique afro-américaine. Il devient son secrétaire, son chauffeur, puis l'organisateur de ses voyages au bout du monde ..

Commentaires

Pas biopic, pas entièrement biographie, mais bien plutôt retour partiellement fictionnel sur une période inédite de la vie de Marguerite Yourcenar, pseudo de M. Cleenewerck de Crayencour (anagramme de Yourcenar sans le C!), franco-belge naturalisée américaine. Visiblement passionné par la vie de Marguerite et surtout admiratif de l’œuvre de la romancière, Christophe Bigot choisit de nous conter un épisode inédit et inattendu de cette vie, somme toute discrète. La maestria dans l'écriture d'essais, de nouvelles et de romans avec une affection particulière pour l'histoire de l'Antiquité, à la Renaissance à la Première Guerre mondiale a certainement éclairé la carrière de l'auteur au point de faire partager ce phare littéraire à ses étudiants et aux lecteurs. M. Yourcenar doit son aura non seulement à son écriture précise, ciselée, riche, argumentée, à son livre monument Les Mémoires d'Hadrien, mais à son entrée comme première femme à l'Académie Française en 1980, Institution jusqu'alors forteresse masculine dans l'appropriation de la sémantique, de la pensée jusqu'à l'habit vert et l'épée qu'il fallut adapter pour une femme. C. Bigot exclut de son récit son périple européen d'avant-guerre, et la majeure partie de sa vie aux États-Unis, dans le Maine avec son aimée Grace Frick, professeur de littérature à NY., sa traductrice, pour sonner la fin de vie de cette compagne gravement malade et en réouvrir une totalement inattendue avec le photographe Jerry Wilson, homosexuel. Elle n'en est pas cependant à son premier coup de foudre masculin, elle qui dit aimer les femmes ! L'écrivain n'omet pas pour autant d'insister sur ce qui fait la matière de la vie de Marguerite. L'amour de l'art sous toutes ses expressions, l'amour du Beau, de la finesse, de l'intelligence voire de la perfection. Une vie de voyages, une soif de connaître, une immense culture, mais aussi l'hypocondrie et la dépression qui l'ont conduite souvent à s'oublier jusqu'à se négliger physiquement. Et la rencontre avec Jerry, malgré la forte différence d'âge et leur tendance sexuelle "incompatible", l'illumine subitement. Le lecteur pourrait imaginer des jours ternes, empoussiérés par les conventions, précieux et proustiens et c'est une Mme De Staël, une Colette, une G. Sand qui se révèle. La photographie, le jazz, le gospel, les croisières, l’Éternité même viendront bouleverser sa vie. Et tant pis si France-Dimanche ne la voit que "se déplaçant avec ses 17 malles et une tribu d'homosexuels. Ignorant tout de la vie spirituelle, ils n'en restent qu'à l'écume la plus vulgaire" P. 293 !
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