Notes : En cette fin de printemps 1940, dans un minuscule village de la campagne française, les femmes et les gosses ont remplacé les hommes partis à la guerre. Le blé est magnifique et la moisson s'annonce abondante. Mais dans six semaines, qui la fera ? Lucien Bailly, propriétaire exploitant, s'inquiète de voir manquer à l'appel de cette prometteuse récolte son fils René, mobilisé sur la ligne Maginot. Sur la route de Bonneval, on voit passer au fil des jours d'abord de belles voitures, limousines immatriculées en Belgique ou dans le Nord (...). Puis d'autres, fatiguées, vieilles de dix ou quinze ans, avec matelas ficelés sur le toit, bardées d'ustensiles hétéroclites... puis des charrettes de paysans, comme eux . Les réfugiés sont de plus en plus nombreux, de plus en plus misérables : le peuple de l'exode est bel et bien sur les routes. Lucien et sa femme Marthe, sa belle-fille Nicole, ses vieux parents Léon et Régine, confiants dans l'armée française, observent ce mouvement incessant, si proche d'eux et pourtant si lointain... non sans faire quelques affaires. Résignés à partir, ils seront pris dans la tourmente d'une défaite programmée où les jours et les heures confinent parfois au tragique.