Journal de L.
Compl. Titre  1947-1952
Auteurs   (Auteur)
Edition  Editions Goutte-d'Or : Paris , 2019
Collection   Fiction
Collation   1 vol. (279 p.)
Format   20 x 13 cm
ISBN   979-10-96906-16-1
Prix   19,50 EUR
Langue d'édition   français
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Résumé : Le journal tenu par Dolores Haze, l'héroïne de Lolita de V. Nabokov. Dans l'Amérique des années 1940, l'adolescente est l'objet de la passion d'un homme mûr, Humbert Humbert. Elle décrit l'ambivalence des sentiments et du désir.
Notes : Coup de coeur

Commentaires

Impossible d'aborder ce texte sans penser à celui de Nabokov publié dans les années 50, refusé aux États-Unis car scandaleux mais publié en France comme roman érotique, repris au cinéma par Kubrick et revisité dernièrement par Vanessa Springora, qui étonnamment n'y voit pas tout à fait la jeune victime d'un prédateur sexuel mais "sa petite sœur littéraire"! Et voici qu'un écrivain actuel, au passé médiatique (journaliste, homme de TV, critique littéraire) et chaotique (dépendance aux drogues) exhume ce profil de la "nymphette" d'une douzaine d'années aux prises avec un certain Hum, ou Hummy qui sous le prétexte de se substituer au "beau-père" protecteur et aimant, puisque sa mère qui l'avait eu comme locataire et amant vient de décéder, va l'emmener dans une aventure à la Kérouac à travers les USA pendant 5 ans. "Lolita" devient sous la plume de C. Tison, "Journal de L.", avec ce prénom comme antonomase de toutes ces jeunes adolescentes manipulées et accaparées par un pédocriminel. Personnage de papier selon ses affirmations, il s'agirait de Dolores Haze, Dolores comme -douleur-, qui dès les premières lignes nous conte à la 1° personne et par le menu le mensonge de Hum, venu immédiatement la chercher au collège et leur escapade programmée à travers différents motels de villes américaines parfois imaginaires. Le piège d'une sexualité exacerbée est désormais ouvert contre des "cadeaux" : restaurant, Coca-Cola, BD, musées, vêtements inappropriés jusqu'à une tarification de l'acte ! Sa vie ne lui appartiendra plus au-delà d'une fugue ratée, d'autres rencontres, plus logique avec Stan ou plus apaisée avec le prince-pianiste ou plus périlleuse avec Clare Quilty. Chaque épisode, chaque paragraphe est entaché par la chosification d'un corps-objet qui ne peut se défendre, une obsession charnelle dégoulinante et inextinguible qui nie toute existence à une enfant qui ne se retrouve que dans la caresse de Mary sa poupée. "Je sais que certains d'entre nous existent... et d'autres pas. Moi, je me demande si j'existe". p.46 Aucune transcendance, aucune sublimation, ni dans l'écriture crue, volontairement visuelle, ni dans le fond, impitoyable. "J'ai tellement honte maintenant. Honte de moi. Je voulais juste qu'on m'aime!" p.149 Quelle motivation, quelle justification, quelle nécessité, au pire quelle satisfaction pour un écrivain d'emprunter à nouveau, sans la moindre créativité personnelle (inspiré !), cette thématique amorale et avilissante ? Sans même s’appesantir sur les événements de pédophilie, de violences faites aux femmes quotidiennement en France. Effet médiatique, retombées commerciales, plagiat jouissif ? Le lecteur a le droit de s'interroger.
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