Plus haut que la mer
Titre origine  Più alto del mare
Auteurs   Melandri, Francesca (Auteur)
Valin, Danièle (Traducteur)
Edition  Gallimard : [Paris] , DL 2015
Collection   Du monde entier
Collation   1 vol. (201 p.)
Format   21 cm
indice Dewey   803
ISBN   978-2-07-013945-3
Prix   17,90 EUR
Langue d'édition   français
Langue d'origine   italien
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Barbentane 010011937 R MELAdulte / Disponible
Résumé : 1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau chacun de son côté pour se rendre sur l'Ile. Mais ce n'est pas un voyage d'agrément, car c'est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques sur fond de révolution prolétarienne. L'homme et la femme ne se connaissent pas, Paolo est professeur de philosophie, mais il n'enseigne plus ; Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. A l'issue du voyage et de la brève visite qu'ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l'Ile, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ. Unité de lieu (le bateau, puis I île), de temps (une nuit) et trois personnages : Rus haut que la mer possède une construction simple et efficace, grâce à laquelle l'auteur peut consacrer toute son attention à Paolo et à Luisa, à leur relation et aux sentiments qui les habitent. Et, naturellement, ce serait trop facile s'il ne s'agissait que d'une histoire d'amour. Certes, la rencontre a lieu, deux solitudes se croisent et se réconfortent, mais Francesca Melandri refuse une fin mièvre pour lui préférer une fin juste. Car ce roman vif et rythmé brosse aussi en arrière-plan le portrait d'un pays dont la crise politique et morale actuelle a des racines profondes.

Commentaires

Rencontre de deux êtres que seules ces circonstances pouvaient rapprocher. 1979 l'Italie qui après avoir subi le fascisme, connaîtra pendant un demi-siècle le pouvoir de la Démocratie Chrétienne. F. Melandri fait remarquer par la voix d'un de ses protagonistes, que l'Italie n'a pas fait sa révolution. Celle-ci va se transmuer en une longue série d'événements violents, d'enlèvements, d'attentats de l'extrême droite à l'extrême gauche. Nous sommes ici entre 1960 et 80, en pleine période des années de plomb. Deux anti-héros, très différents. Luisa, mère de famille nombreuse, 5 enfants élevés seule, parce que son mari est en prison pour meurtre. Paolo, professeur de philosophie (et de géographie) en Université, vient de perdre son épouse, morte de chagrin devant la violence avérée de leur fils. Tous deux prennent le bateau pour aller visiter l'une son époux, le second son fils dans la prison éloignée du continent sur une île. Cette incarcération n'est pas sans rappeler le bagne de Cayenne ou Alcatraz ou la condamnation à rélégation instaurée en Italie sous le fascisme qui consistait à éloigner le condamné, le plus souvent politique, en un confinement dans des villages perdus du sud de la botte (Carlo Levi) ou sur des îles quasiment désertes (Gramsci). L'orage éclate sur l'île, le bateau qui devait les ramener repart, ils s'y retrouvent otages. L'agent surveillant de la prison Pierfrancesco Nitti, frustre, rude voire brutal, devra gérer ces deux présences totalement inhabituelles. Derrière le regard compatissant de l'auteur pour le peuple qui subit, un soupçon de militantisme, l'histoire sombre de la Péninsule, F. Melandri a su allumer une lueur d'espoir dans le rapprochement intimiste de Luisa et de Paolo et la révélation de sentiments humains chez le geôlier. Belle histoire sensible, touchante de "petites" gens qui demandaient peu à la vie si ce n'est la considération, l'estime et l'affection.
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