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couverture de : Un frère
Résumé : En remontant le fil de la vie de son frère Edouard, depuis sa mort brutale jusqu'aux années heureuses, l'écrivain raconte le combat contre la schizophrénie. Il explore leur lien fraternel et s'interroge sur la façon d'écrire cette histoire sans trahir, cherchant à retrouver son frère à travers les mots.
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Livre entre témoignage, introspection, journal intime, essai sur la maladie mentale de l’un de ses frères. Le narrateur s’y implique en -je- narrateur, refusant dignement l’anonymat. L’introduction est un moment crucial et irrémédiable : Édouard, le plus fragile de la fratrie de quatre enfants, vient de décéder brusquement, « sans prévenir ». C’est l’élément déclencheur d’une confession et un motif d’écrire. Car en effet, David Thomas s’exerce à l’écriture avec hésitation, défaitisme mais obstination aussi. Histoire d’une famille, pudeur, sentiments inavoués, moments de bonheur qui succèdent à l’incompréhension de ce glissement progressif de quarante ans d’Édouard, vers un néant déchirant pour tous. Tous les moments d’une vie qui s’annonçait brillante par les études, les premières activités, l’intelligence jusqu’à parfois l’impertinence voire l’inconvenance de l’enfance, dans un environnement privilégié et une famille aimante, vont revenir à l’esprit de David dans un désordre pulsionnel. Et c’est peut-être ce que l’on pourrait reprocher à l’écrivain, car accablé par la douleur, et la culpabilité de ne s’être pas préoccupé de son frère les trois derniers jours, d’avoir accepté le silence, il va se laisser envahir par la puissance de l’affectif et exprimer parfois de façon récurrente les images qui l’assaillent. La schizophrénie se déroule sous toutes ses formes, ses excès, ses instants de lucidité et de résilience mais elle grossit tel un monstre qui dévore l’esprit, malgré les traitements, les hospitalisations, les aménagements et sans doute aussi la difficulté pour se battre à armes égales. Surtout si les addictions comme l’alcool et la drogue qui aident à « oublier » s’amplifient, jusqu’à la démesure et donc le désir de mort. Et le lecteur mesure alors combien la guérison est rendue incontrôlable par ces substances psychoactives qui, sous le leurre de procurer du plaisir, détruisent le système cérébral. Mais également le désarroi de l’entourage malgré toute sa bienveillance et son amour. Et la détresse est double pour celui qui reste : tragédie d’avoir perdu un autre soi-même et culpabilisation éternelle de n’avoir pas su ou pu enrailler ce processus.
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