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couverture de : Aimer
Résumé : Suisse, 1984. Margaux, neuf ans, se jette dans les eaux glacées du lac Léman. Pétrifié, Alexis, son camarade de classe, assiste à son sauvetage. Entre les deux enfants naît alors une complicité vibrante. Mais bientôt, Margaux disparaît mystérieusement. Quarante ans plus tard, tous deux se retrouvent par hasard. Lui, ancien consultant, a tout quitté, rongé par la culpabilité du scandale lié au Duroxil, un opioïde qui a ravagé l'Amérique. Elle, après une enfance dramatique, est devenue écrivain, célibataire et heureuse de l'être, mais ses romans sont peuplés de fantômes. Entre eux, l'amour est intact, aussi brûlant qu'au premier jour. Mais aimer à cinquante ans, est-ce encore possible, quand un père se meurt, quand les enfants grandissent loin, quand le monde lui-même semble s'effondrer ' De l'enfance à l'âge mûr, de la Suisse de la fin du siècle dernier à la France des années 2020, en passant par les États-Unis où s'annonce déjà le retour de Donald Trump, *Aimer* dessine une fresque éblouissante sur ces instants où tout peut encore basculer. Un souffle de vie inouï traverse ce roman lumineux, sur la grâce des secondes chances
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La trame est presque totalement brossée dans le résumé précédent. Dommage ! Dès les premiers chapitres, le lecteur pressent que la séparation, dès l'enfance, pour des motifs familiaux, de Margaux (9 ans) et Alexis ne sera qu'éphémère, même si, quatre décennies après et le milieu d'une vie pour les deux protagonistes sont égrainés dans le moindre détail. Et c’est peut-être cette anatomisation de leur vie d’adulte avec leurs péripéties amoureuses, sexuelles, les études, leur profession, leur entourage, la famille, qui scrutée de façon quasi scientifique, particulièrement pour le parcours d’études brillantissimes d’Alexis et son emploi high-tech aux États-Unis, pèse sur la fluidité du récit. La partition des rôles est plutôt manichéenne, fataliste aussi, donc prévisible dès leur rencontre fortuite, sans véritable espoir que la roue de la vie puisse dévier allègrement. Le bonheur est improbable pour chacun d’eux, malgré le mariage, les enfants, la place dans la société. À croire que le destin tracé par les Parques est irrémédiable, alors même que ces deux êtres étaient imparablement complémentaires. L’écriture contribue aussi à ce texte très inégal. Tantôt sobre, précise, ciblée, tantôt alambiquée, s’éloignant de la littérature pour se perdre dans le scientifique sur plusieurs pages (184,5,6) ou dans le superflu contemporain (p. 231,2 ; 313,4). L’atmosphère générale est froide, dépourvue de sentiments heureux exprimés. Margaux et surtout Alexis, s’y autorisent-ils ? Le lecteur espère encore que le hasard de leurs retrouvailles effacera la grisaille et le conventionnel de leur existence, mais soit le temps a mal fait son œuvre, soit eux-mêmes lassés, usés, atteignent 2025 apaisés certes, mais démunis devant le temps qui fuit. Et malgré cette affirmation de Margaux : » Ça ne finit pas. Ça commence » p. 375 ou bien encore « Aimer est le plus beau paradoxe » p. 376, l’auteur, dans une fin ouverte et ambiguë, les glisse à nouveau dans les eaux du Léman…
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