La guerre des gangs, signalée dans le résumé ci-dessus, n'est qu'une introduction à la substance principale : la disparition de Naomi, reliée fortuitement à celle de deux autres adolescentes. Helen Grace, en policière intuitive, obstinée et courageuse devant les obstacles, ne cessera de consacrer son temps et surtout sa probité absolue à retrouver Naomi en particulier, en dépit de l'opposition de sa supérieure, de la misogynie ambiante aussi et de la difficulté à accuser directement, puisque le ver est dans le fruit. Alors que Southampton s'embrase sous la peur et les fusillades, Helen réussira à surmonter tous les aprioris, les impératifs et le doute de ses collègues pour focaliser les recherches sur les enlèvements répétés de mineures. Pas de palabres inutiles, pas de personnages innombrables, pas d’événements hors sujet qui viennent gonfler le nombre de pages comme il est régulièrement de mise dans le polar aujourd’hui. Mais des protagonistes bien campés, une mission à accomplir : nettoyer les écuries d’Augias, en l’occurrence mettre sous clé les pédocriminels physiques et virtuels et donc aider des familles en protégeant leurs enfants. La place faite aux femmes pour défendre leurs consœurs d'abus et de violences contre l’establishment est remarquable. La morale reprend sa place. La lecture est fluide, répartie en courts chapitres se bornant à du factuel, confirmant ainsi tout l’art de l’écrivain M. J. Arlidge à entraîner de façon addictive le lecteur dans l’angoisse, l’attente et l’impatience de savoir. Véritable page-turner.

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